Bastien Marchive
député de la 1ère circo. des Deux-Sèvres

Grippe aviaire : quelles nouvelles solutions pour les éleveurs ?

Ce mercredi 5 avril, un rapport d’information sur la grippe aviaire et son impact sur les exploitations a été présenté en commission des Affaires économiques. Un phénomène dont la gravité s’accroît d’année en année et qui, malgré l’importance des moyens sanitaires déployés, a conduit à l’abattage de 21 millions d’animaux en 2022.


Terre d’élevage, notre Département est particulièrement touché par la grippe aviaire, qui menace non seulement notre sécurité sanitaire mais aussi notre souveraineté alimentaire, la biodiversité, le bien-être animal et, bien sûr, nos agriculteurs et leurs exploitations.


C’est pourquoi j’ai souhaité interroger les auteurs de ce rapport.



 » Merci Monsieur le Président, 


Messieurs les Rapporteurs, 


La grippe aviaire heurte de plein fouet plusieurs objectifs majeurs de notre pays, qu’il s’agisse de sécurité sanitaire, de préservation de la biodiversité, de souveraineté alimentaire, de bien-être animal ou encore de protection de nos exploitations et de nos agriculteurs.


Un constat d’autant plus inquiétant que vous montrez le caractère exponentiel de la menace, le nombre de foyers de contamination ayant été multiplié par 16 depuis 2017. Et malgré les mesures prises pour l’endiguer, force est de constater qu’aucune solution miracle n’a à ce jour été trouvée. 


L’une des orientations qu’explore votre rapport, et que je salue, consiste à mieux prendre en compte la diversité des types d’élevage. Ces propositions rejoignent les constats que j’ai pu faire dans ma circonscription des Deux-Sèvres, où l’élevage avicole est très développé et où la grippe aviaire a des impacts catastrophiques. 


A ce jour, les élevages avicoles, qu’ils soient industriels ou indépendants et de plein air, donc de petite taille, sont en effet soumis aux mêmes normes. A l’heure du nécessaire développement des circuits couts, cela peut interroger. D’autant plus qu’ils ne font pourtant pas face aux mêmes défis sanitaires. 


A titre d’exemple, cet égalitarisme de traitement vaut : 


  • Pour les mesures de confinement, alors même que l’élevage en plein air constitue déjà un rempart contre la propagation de la maladie, et que par définition, lorsque l’élevage est de plein air, les infrastructures idoines au confinement n’existent pas forcément ; 

  • Pour les autorisations délivrées qui permettent d’envoyer les bêtes à l’abattoir et dont le coût de déplacement du vétérinaire est imputé quel que soit la taille de l’exploitation ; 

  • Ou encore concernant la vaccination, pour lequel votre rapport alerte sur les modalités de déploiement. 

Il est indispensable de préserver tous les types d’élevage, sans les opposer. C’est cette diversité qui fait la richesse et la fierté gastronomique française. 


Je souhaiterais donc, Messieurs les Rapporteurs, vous poser deux questions : 


  • Au-delà de cet appel à la différenciation dans la riposte sanitaire, pouvez-vous nous préciser quelles sont concrètement les adaptations qui vous semblent impératives pour protéger ces types d’élevage, et surtout jusqu’où aller dans la différenciation tout en assurant une égalité de traitement ? 

  • Et d’autre part, pouvez-vous développer les mesures que vous proposez pour impulser et soutenir l’évolution de la filière avicole, et qui doit notamment passer par une réduction de la densité des élevages et leur meilleure répartition à travers le territoire ? 

Je vous remercie. »